Différence significative entre la hausse des décès pour les personnes nées à l’étranger que pour celles nées en France
Une hausse des décès deux fois plus forte pour les personnes nées en Afrique et en Asie que pour celles nées en France en mars-avril 2020
Pendant la crise sanitaire liée à la Covid-19, le nombre de décès a fortement augmenté en France.
Toutes causes confondues, les décès en mars et avril 2020 de personnes nées à l’étranger ont augmenté de 48 % par rapport à la même période en 2019, contre + 22 % pour les décès de personnes nées en France. La hausse a été la plus forte pour les personnes nées en Afrique (+ 54 % pour les décès de personnes nées au Maghreb, + 114 % pour celles nées dans un autre pays d’Afrique) ou en Asie (+ 91 %).
Le pic des décès a été atteint fin mars-début avril, au même moment quel que soit le pays d’origine des personnes décédées.
Au niveau national, le plus fort excédent de décès pour les personnes nées en Afrique ou en Asie peut notamment s’expliquer par le fait qu’elles résident plus souvent en Île-de-France, région de loin la plus fortement touchée par la Covid-19.
L’environnement des personnes (conditions de logement, utilisation des transports en commun, profession exercée, etc.) a sans doute joué un rôle dans l’ampleur de la hausse des décès pendant la pandémie et sur les possibilités de distanciation physique.
Les professions exercées sont aussi différentes selon les pays de naissance. Les personnes nées en Afrique sont parmi les plus exposées au risque de contamination en raison de leur métier. 14 % des personnes en emploi et nées dans un pays du Maghreb et 15 % de celles nées dans un autre pays d’Afrique sont des « travailleurs clés », contre 11 % parmi celles nées en France ou celles nées en Asie (12 %).