Les enfants à l’épreuve du premier confinement
Analyse de l'enquête SAPRIS
Comment les enfants ont-ils vécu le 1er confinement lié à la Covid-19 au printemps 2020 en France ? Ils étaient alors confinés à la maison et n’allaient pas à l’école. S’appuyant sur l’enquête Sapris, Xavier Thierry & co. ont examiné le quotidien des enfants de 8-9 ans pendant cette période.
Le confinement institué en France au printemps 2020 pour lutter contre la première vague de l’épidémie de Covid-19 a brutalement changé les conditions de vie et de travail. Ses effets pour les adultes commencent à être établis, en particulier l’accentuation des inégalités sociales. Pour les enfants, ce premier confinement a été radical car les écoles ont été fermées. Coupés de l’école, des interactions sociales et de leurs activités habituelles, les enfants ont été assignés à résidence pendant au moins deux mois. L’enquête nationale Sapris Elfe/Epipage2, réalisée en avril-mai 2020, permet de décrire le vécu quotidien d’enfants de 8-9 ans pendant cette période exceptionnelle, et sa diversité selon le contexte familial, l’emploi des parents, le niveau de vie et les conditions d’habitat.
Durée de travail scolaire : les familles populaires en tête. C’est dans les milieux modestes que le temps consacré au travail scolaire par l’enfant et par la personne qui l’aide a été le plus important, signe du volontarisme des parents concernés et sans doute aussi de leurs difficultés pour mettre en œuvre « l’école à la maison ».
Le temps passé devant les écrans a augmenté. Les écrans ont représenté plus de deux tiers du temps total de loisir pour 13 % des enfants. La prédilection pour les écrans sort donc renforcée par le confinement.
Les enfants ont davantage participé aux tâches domestiques. 44 % des parents déclarent une augmentation de la participation de leur enfant aux tâches domestiques pendant le confinement, des filles plus souvent que des garçons, surtout quand elles ont des frères et sœurs. Comme elles participent déjà davantage en temps normal, le confinement a accentué les inégalités de genre dans le travail domestique des enfants.
Une apparition de troubles du sommeil. Le confinement a eu un impact délétère sur le sommeil pour 22 % des enfants (difficultés d’endormissement ou réveils nocturnes) : la moitié connaissaient déjà des problèmes de sommeil auparavant et les a vus s’aggraver, l’autre moitié les a vus apparaître pendant le confinement. La durée de sommeil a diminué pour 40 % des enfants ayant eu ces troubles.