Covid-19 - Animaux sauvages, d'élevages et domestiques
Sensibilité des différentes espèces et rôle épidémiologique en France
Etat des lieu des connaissances de la sensibilité des différentes espèces animales au SARS-CoV2
Bien que la pandémie actuelle de Covid-19 démontre une étroite adaptation du SARS-CoV-2 à l’espèce humaine, la spécificité d’hôte n’est pas exclusive, de nombreuses espèces animales domestiques ou sauvages étant sensibles à l’infection.
Animaux de compagnie (chats, chiens, furets)
Existance de cas sporadiques, soit asymptomatiques, soit révélés par des signes cliniques mineurs d'animaux contaminés par leur propriétaire. Plusieurs essais de reproduction expérimentale de la Covid-19 ont montré que l’on pouvait infecter le furet et le chat (qui peuvent se contaminer entre eux), beaucoup moins le chien.
Animaux domestiques d’élevage
Si les porcs et les volailles s’avèrent résistants et les bovins ont une très faible sensibilité, le lapin (qui est aussi un animal de compagnie ou de laboratoire) s’est révélé sensible au SARS-Cov2.
Animaux de la faune sauvage
La maladie a pu être observée chez de grands félins contaminés par l'homme dans certains zoo. Les chauves-souris sont également sensibles au virus.
Elevages d'animaux pour leur fourrures
Les chiens viverrins et les visons présentent une grande sensibilité au SARS-Cov2. Ils peuvent être contaminés par l'homme et peuvent se contaminer entre eux. Une mutation du virus a été observé chez les visons qui l'on transmis à l'homme.
Recommandations de l’Académie nationale de médecine et l’Académie vétérinaire de France
Malgré une évaluation limitée du risque pour la santé publique de virus ayant mutés lié au vison du fait du faible nombre de cas humains rapportés et des données scientifiques accessibles jusqu’à présent l’Académie nationale de médecine et l’Académie vétérinaire de France recommandent :
– de mener les études supplémentaires pour évaluer le risque présenté par le virus variant DFVI-spike ;
– si ces études révèlent que ce variant risque d’échapper à la réponse immunitaire développée contre le SARS-CoV-2, d’évaluer les implications potentielles pour le diagnostic, le traitement et le développement de vaccins contre la Covid-19 ;
– de surveiller toute nouvelle mutation du SARS-CoV-2 dans la protéine S, liée au vison ou non, afin de pouvoir adapter les vaccins à ces mutations comme cela a eu lieu en médecine vétérinaire pour la bronchite infectieuse aviaire depuis des décennies.
– de ne pas limiter la surveillance aux fermes d’élevage visons, mais de l’élargir aux autres espèces animales (domestiques ou sauvages) pour éviter la possibilité d’installation d’un réservoir animal occulte du SARS-CoV-2 ;
– de renforcer les mesures de biosécurité recommandées vis-à-vis des animaux, et plus particulièrement des visons ;
– d’améliorer la coordination entre les secteurs de la santé animale, humaine (y compris la santé et la sécurité au travail), dans un contexte « une seule santé » afin de développer des stratégies efficaces de lutte contre la pandémie de Covid-19.
Rôle dans l'épidémie
Suite à l’acquisition et à l’analyse de nouvelles données scientifiques, l’Anses a actualisé son expertise publiée en avril 2020 sur la transmission potentielle de la maladie Covid-19 par l’intermédiaire des animaux domestiques.
L’Agence confirme qu’à ce jour les animaux domestiques et les animaux sauvages ne jouent aucun rôle épidémiologique dans le maintien et la propagation du SARS-CoV-2 en France, où la diffusion du virus est aujourd’hui le résultat d'une transmission interhumaine par voie respiratoire.
Certaines situations particulières, comme une forte concentration d’animaux réceptifs au SARS-CoV-2, appellent toutefois à la vigilance pour ne pas constituer, à l’avenir, un réservoir animal favorable à la propagation du virus. L’actualité récente au Danemark et aux Pays Bas a en effet montré des cas de contaminations humaines à partir de grands élevages de visons.
En ce qui concerne les animaux de compagnie, il est recommandé aux personnes atteintes par la COVID-19 de respecter les gestes barrières afin de limiter les risques d’infection de l’Homme à l’animal, sans pour autant compromettre leur bien-être.