Vaccination et Covid-19 : avis et recommandations de grandes instances de santé publique
Vaccins Covid-19 : consultés, les acteurs concernés par la vaccination enrichissent les préconisations de la HAS
Les contributions issues de la consultation publique permettent à la HAS de préciser ses recommandations en matière d’élargissement des compétences vaccinales, afin de multiplier les possibilités d’accès à la vaccination et d’être au plus près de la population à vacciner. Pour rappel, la HAS préconise qu’il y ait une prescription médicale obligatoire pour la vaccination. Dans les premières phases de la campagne, la HAS préconise que la vaccination se fasse autant que possible sous la supervision d’un médecin, en s’appuyant sur les infirmiers intervenant au sein des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Puis, lorsque le nombre de doses et le type de vaccins permettront de diversifier les lieux de vaccination, un élargissement des compétences vaccinales à l'ensemble des infirmiers et aux pharmaciens notamment pourrait être envisagé.
Second sujet sur lequel la consultation publique a permis d’enrichir les recommandations de la HAS : la nécessité de fournir une information claire et transparente à la population et aux professionnels de santé. Celle-ci est indispensable et doit prendre en compte les nombreuses incertitudes qui seront progressivement levées et limiter ainsi leur impact négatif sur le bon déroulement de la campagne. Cette information est la clé de la confiance de l’ensemble des publics envers les vaccins. Cela implique notamment de rendre publiques les données scientifiques disponibles au sujet des conditions de fabrication, de l’efficacité et de la sécurité des vaccins, avant mais aussi après leur mise sur le marché.
Communiqué de l’Académie : Vaccination contre la Covid-19, pourquoi hésiter ?
Par son ampleur et sa gravité, la Covid-19 a suscité une mobilisation sans précédent de la communauté scientifique internationale pour contrôler la propagation du SARS-CoV-2. Les résultats sont spectaculaires : moins d’une année après l’émergence de la pandémie, 180 candidats-vaccins sont en cours de développement, parmi lesquels 48 sont en phase d’essai clinique chez l’homme dont 11 en phase 3.
Consciente du trouble que génère dans les esprits l’imminence d’une campagne vaccinale sans précédent, l’Académie nationale de médecine rappelle :
– que la Covid-19, en 10 mois, a tué plus de 1 600 000 personnes dans le monde, dont 57000 en France, provoqué une récession économique mondiale et aggravé les situations d’extrême pauvreté;
– que, malgré l’application la plus stricte des mesures de prévention individuelles et collectives, aucun pays n’a encore réussi à éliminer le SARS-CoV-2 ;
– que, même dans les pays les plus affectés par la pandémie, les niveaux d’immunité collective sont trop faibles pour escompter un ralentissement spontané de la propagation du virus ;
– que seule, l’initiation précoce d’une campagne internationale de vaccination de grande ampleur permettra de contrôler cette pandémie au cours de l’année 2021 ;
– que les performances des premiers vaccins disponibles utilisant la technologie nouvelle de l’ARN messager, produits par Pfizer-BioNTech et Moderna, suscitent de grands espoirs avec un rapport bénéfices/risques très favorable, quand bien même des études complémentaires restent nécessaires, notamment pour préciser la durée de la protection et l’impact sur la transmission ;
– que la délivrance d’une AMM par l’EMA, attendue pour le 29 décembre, permettra de lever toute réticence au sein du corps médical français et de motiver l’ensemble du personnel soignant pour contribuer au succès du programme national de vaccination ;
– que la généralisation d’emploi du carnet de vaccination électronique permettra d’améliorer l’efficacité et la sécurité de cette immense œuvre de santé publique.
Pour une stratégie vaccinale qui prenne en compte la particulière vulnérabilité somatique des patients en psychiatrie
A l’heure de la mise en oeuvre de la stratégie vaccinale contre le SARS-CoV-2, le groupe ressources de la Conférence nationale des présidents de CME de CHS alerte sur les points suivants :
- L’âge élevé (au-delà de 65 ans) et les comorbidités somatiques ont été identifiés comme facteurs de risque avérés d’hospitalisation ou de décès en cas de contamination par le SARS-CoV-2.
- L’espérance de vie des patients souffrant d’une pathologie psychiatrique chronique est réduite de 10 ans par rapport à la population générale, en raison, entre autres, de comorbidités somatiques fréquentes et d’un mauvais état de santé général. Cette
vulnérabilité particulière liée à la pathologie psychiatrique doit conduire à sa prise en compte comme facteur de risque de forme grave de COVID-19.
C’est pourquoi les patients porteurs de pathologies psychiatriques chroniques (Schizophrénies et troubles bipolaires) doivent faire partie des publics à vacciner en priorité au cours des premières étapes de la campagne.
Dès la disponibilité des premières doses vaccinales, le groupe ressources souhaite que la situation des patients hospitalisés en service de psychiatrie, notamment les patients dont les séjours sont de longue durée, soient considérées comme prioritaires au même titre que les
personnes âgées et résidents en services de long séjour (EHPAD, USLD).