Le Réseau des Villes-santé de l’OMS alerte de l’impact de la crise sanitaire sur la santé mentale des français
Déclaration politique, 31 mars 2021
Alors que la campagne de vaccination bat son plein, et que les villes sont pleinement investies dans l’ouverture et la gestion des centres de vaccination sur leurs territoires pour faire face aux vagues épidémiques successives, elles font également face à une autre vague : celle de la souffrance psycho-sociale.
Le réseau des Villes-santé de l’OMS, face à cette vague, demande à l’Etat et à l’ensemble des ARS de :
- Re-prioriser le soutien opérationnel aux actions de prévention et de promotion de la santé, qui impactent la santé mentale, dans le cadre du respect des règles sanitaires : maintien d’une activité physique, limitation de la sédentarité, promotion d’une alimentation saine, actions de réduction des risques notamment liés aux addictions, soutien aux activités de plein air et accès aux espaces verts et bleus, accès à la culture, et favoriser la réinvention des espaces festifs et le lien social
- Renforcer une politique de prévention en santé mentale qui inclue les axes suivants : l’aller vers certains publics éloignés du soin, amélioration de l’articulation entre soins, prévention et action sociale, comme initié dans certains territoires , soutien à la création d’espaces d’accueil, d’écoute et de soutien face à souffrance psycho-sociale ;
- Soutenir urgemment les projets en santé mentale initiés par les acteurs du territoire, y compris des Projets territoriaux de santé mentale adaptés à la situation actuelle ; et soutenir les conseils locaux de santé mentale au sein des villes, dans leur rôle d’articulation adaptée des actions de prévention et la prise en charge, notamment en augmentant le nombre de postes de coordination et médiation en santé mentale ;
- Soutenir urgemment le déploiement de formations en santé mentale adaptées aux acteurs du territoire : formations sentinelle, prévention de la crise suicidaire, formations de premiers secours en santé mentale adaptées aux acteurs de terrain, formations adaptées aux différents âges de la vie sur le développement des compétences psychosociales ;
- Débloquer rapidement des fonds et de mobiliser des ressources pour apporter une offre de soins adaptée aux besoins et à l’urgence, clarifier les financements issus du Ségur de la santé pour la psychiatrie (postes de psychiatres, pédo-psychiatres, et psychiatres de la personne âgée, infirmier.es en santé mentale, ouverture de lits), développer équipes mobiles et dispositifs de post-urgences psychiatriques, renforcer l’attractivité de la psychiatrie pour les futurs médecins, et continuer à travailler sur un accès adapté et simplifié aux consultations de psychologues et à l’utilisation des chèques psy.
Le réseau Villes-santé appelle enfin à préparer le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale en incluant un volet Santé mentale ambitieux.